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Il est aisé lorsqu'on évoque la durabilité de mettre en avant le pilier social et le pilier environnemental pour justifier la mise en place d'un dispositif tel qu'une indication géographique, à grand renfort de moyens. La gouvernance et le juridique sont souvent les premiers éléments qui construisent la démarche ; gouvernance au niveau national (macro), de l'ODG (meso) et au niveau micro (coopératives, entreprises, producteurs)
Néanmoins, le pilier économique est rarement évoqué dans des termes de durabilité de manière pratico-pratique alors que ce facteur devrait être le ‘driver' de la mise en place d'une IG puisque sans vente, point d'IG (ou une IG de papier)
Il est communément admis qu'une entreprise qui perdure au-delà de 3 ans a des chances de survie (ou en d'autres termes beaucoup d'entreprises disparaissent du paysage dans les 3 ans suivant leur création). En est-il de même pour les IG ?
L'IG Café Ziama-Macenta, 1ère IG ouest-africaine, a fêté récemment la décennie. Elle fut enregistrée en 2013 auprès d'OAPI. Avec un recul de plusieurs années, il est possible maintenant d'analyser le résultat de cette IG sous un angle structurel, en temporisant les effets purement conjoncturels (comme le fut la période de pandémie de la Covid)
Ce cas sera détaillé afin de passer en revue les force et faiblesses d'une IG qui font ce qu'elle est actuellement, à l'aune de la durabilité. Cette dernière notion sera néanmoins contextualisée étant donné que nous avons à faire à une matière première cotée au niveau mondial, rarement consommée localement (autrement que par la réimportation de café soluble)
La logique optée sera celle de la fourche à la fourchette, en identifiant les facteurs de durabilité à divers niveaux de la chaine de valeur : terroir, producteurs, coopératives, ODG, gouvernement. Les ponts seront faits avec le marché international, finalité du café pour lequel, l'IG est censée améliorer le niveau de vie des petits producteurs, en créant un contexte de confiance et de traçabilité. Car une IG ne peut être que consubstantielle du marché, même si ses effets vont bien au-delà de la simple marchandisation du produit d'un terroir donné, produit auquel on aura trouvé des qualités distinctives.
L'IG peut en effet intervenir à juste titre pour soutenir les aspects sociétaux, environnementaux et de gouvernance. Et c'est ce qui fut fait dans la structuration des cahiers des charges du café Ziama-Macenta et d'autres IG africaines mises en place plus récemment dans le cadre de la coopération internationale. Mais pour cela, il importe que l'activité des membres de l'ODG soit soutenable dans la durée avec un réel bénéfice qui permette à l'ODG de perdurer et de croitre, en même temps que les producteurs. Et cela ramène indubitablement au marché. De la durabilité économique nait la durabilité environnementale et sociétale.
Alors, quel avenir pour l'IG café Ziama-Macenta ?
Avec l'aimable participation de Michel Gonomy, Chef du service en charge des Indications Géographiques de l'OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle).
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